Un système verrouillé par l’oligarchie
Dès les premières minutes, Juan Branco pose le ton : le peuple a perdu sa souveraineté au profit d’une élite restreinte — qu’il nomme sans détour. Bernard Arnault, Xavier Niel, les juges « orientés », les médias « propagandistes » : tous seraient selon lui les rouages d’un système verrouillé au service d’intérêts privés. Le pouvoir politique ne serait plus qu’un théâtre, une illusion démocratique dissimulant des mécanismes de prédation économique et de manipulation de masse.
« Il ne s’agissait pour moi que de préserver le minimum de dignité », déclare-t-il en évoquant son refus de se soumettre aux logiques de l’élite qu’il a côtoyée.
Contre-attaque citoyenne : réinventer la démocratie
Face à cette oligarchie, Branco défend une reconquête démocratique, ancrée dans des instruments concrets :
- Référendum d’initiative citoyenne (RIC)
- Mandats impératifs et révocatoires
- Communalisation du pouvoir pour rapprocher la décision politique du citoyen
Il appelle à sortir de « l’urgence » et de « la pulsion » pour construire une alternative structurée et durable. Il plaide pour une gouvernementalité citoyenne fondée sur la participation directe et la mise en place de garde-fous institutionnels contre les dérives autoritaires.
Sacrifice et combat personnel
Au-delà des idées, Branco met en lumière le prix de l’engagement. Il évoque ses années aux côtés de WikiLeaks, sa collaboration avec Julian Assange, les campagnes de dénigrement, les menaces, et surtout l’affaire au Sénégal, où il fut recherché pour des accusations aux relents politiques.
« Ce système ne pouvant détruire mon message, a tenté de détruire ma personne. »
Mais ce combat, dit-il, n’est pas une quête de martyr. Le sacrifice, selon lui, doit être réfléchi, stratégique, au service d’une cause collective, et non un fardeau individuel.
Une vision stratégique de l’action politique
Loin d’une posture simplement contestataire, Branco invite à une action politique lucide, maîtrisée et offensive. Il insiste sur la nécessité de créer un peuple réel, capable de générer de la peur chez les élites, comme l’ont montré selon lui les Gilets Jaunes ou le Convoi de la liberté.
Il cite ses succès éditoriaux (Crépuscule, 170 000 ventes, plus d’un million de téléchargements), médiatiques, et même tactiques (tags, viralité, pression politique) comme autant d’illustrations que l’action directe non violente, alliée à une stratégie de communication, peut faire vaciller les puissants.
Faire tomber les masques
Juan Branco ne croit pas en une réforme douce du système. Il veut le confronter à ses contradictions, l’affaiblir de l’intérieur, et permettre au peuple de redevenir souverain. Non pas en reproduisant les erreurs du passé, mais en inventant une nouvelle forme d’organisation politique, débarrassée du carriérisme, de la corruption et des faux-semblants.
« Nous n’avons pas à exister dans leurs règles. Ce sont leurs règles. C’est leur système. Le nôtre reste à construire. »